Résumé des posters

Dès les années 1930, des soupçons sont émis au sujet du sexe réel de certaines athlètes féminines. Devant l’augmentation de cas de sportives considérées comme « trop masculines », un test de féminité est officiellement mis en place en 1966. Ce test est un contrôle médical visant à empêcher les hommes de concourir au sein des compétitions féminines internationales. Il a mis en évidence que des athlètes pouvaient souffrir de diverses anomalies chromosomiques générant des interrogations quant à leur identité sexuée, concept au demeurant complexe qui relève de dimensions différentes : génétiques, morphologiques, sociales et psychologiques. La révélation, grâce au test de féminité, des catégories d’intersexués et de transsexuels a bouleversé la bi-polarisation des sexes établie dans le milieu sportif et a amené le corps médical sportif à tenter de « garantir la féminité » des sportives.

Neuza DE FARIAS ARAUJO (Universidade Federal do Rio Grande do Norte) et Lionel-Henri Groulx (Université de Montréal)
État providence, rapports sociaux de sexe et modèles de féminité : comparaison Canada-Brésil.

Depuis quelques années, la reconfiguration de l'État Providence tant au Brésil qu'au Canada a amené l'introduction et la mise en place de nouvelles politiques sociales et familiales qui s'inscrivent dans un nouveau contrat social entre les sexes. Ces nouvelles formes d'intervention sociale et étatique transforment de ce fait les représentations et le système des normes dans la construction de la féminité et de la masculinité en révélant toutefois de nouvelles contradictions dans les rapports sociaux entre les sexes.
Cette communication présentera et comparera les nouvelles mesures sociales touchant l'enfance et la famille mises en place au Brésil et au Canada depuis le milieu des années 90 pour ensuite examiner dans un deuxième temps leurs effets sur les modèles de féminité. Une interprétation sera présentée sur le rôle des groupes de femmes à favoriser la sortie de l'univers du care de l'espace privé où il était traditionnellement confiné afin qu'il devienne objet de solidarité sociale et de régulation collective.

Ce travail traite des insuffisances liées à l'imposition sociale du système binaire de sexe et de genre. Il étudie les paradoxes qui émergent avec les «corrections» hormonales et chirurgicales des corps intersexués, en mettant en contraste les positions des professionnels médicaux engagés dans ces situations, des personnes concernées et de leurs familles, dans un contexte brésilien. Pour cela, je vais mettre en perspective les enjeux de la définition du sexe à la suite d’un «diagnostic» médical d’« intersexualité », tout en indiquant les tensions qui peuvent exister entre les définitions médicales et l’expérience vécu quotidiennedes jeunes «intersexués» et de leurs familles. Je m’appuierai sur le moment du «diagnostic» pour comprendre de quelle façon, à partir de là, émergent des «secrets» et des «silences» autour de la situation. En outre, je cherche à analyser ce sujet en considérant les rapports entre Intersexualité/Éthique/Droits Sexuels et Droits Reproductifs en tant que Droits Humains.

Le modèle de féminité transmis aux jeunes filles, pratiquant l’islam et une activité sportive, descendantes d’immigrés nord-africains en France, par leur famille, de culture traditionnelle arabo-musulmane, peut se poser en contradiction avec celui transmis par la société occidentale, en partie par les sports qu’elles pratiquent. En effet, le sport constitue de réels « territoires sexués » (Terret, 2004), féminins d’un côté, représentant le modèle occidental de la féminité dominante, masculins de l’autre, représentant la masculinité hégémonique. Nous avons ainsi étudié sur le terrain le cas de 4 filles musulmanes dans des sports masculins et seulement 1 dans un sport féminin (à défaut d’autres pratiquantes musulmanes). Il ressort que leur construction identitaire en est troublée et leur impose une mise en scène entre « la tradition et la modernité » (Guenif, 2003) mais il apparaît que pour elles, les sports masculins sont moins transgressifs par rapport au modèle de féminité transmis primairement, dans la mesure où la mise en avant du corps dans sa dimension esthétique y est moins présente que dans un sport féminin.

Les adolescentes interrogent les normes traditionnelles sexuées, lorsqu’elles s’engagent dans plusieurs voies considérées généralement comme « masculines » à partir de l’adolescence : filières scolaires scientifiques et techniques, et sport en club. Nous avons tenté de mettre au jour la construction de l’identité féminine de ces filles « atypiques » et les conditions leur permettant de pouvoir faire ces choix, cela grâce à des entretiens approfondis. Notre postulat de départ avançait que le choix des sciences et techniques et celui des sports étaient liés pour elles.
Au regard des entretiens, l’incorporation d’un habitus familial « clivé » (BOURDIEU) est apparue être une particularité réunie par toutes les filles interrogées. Elles ont toutes un engagement ambivalent dans chaque champ, ce qui semble provenir de la tension entre insoumission aux rôles sexués et incorporation des normes traditionnelles.

Cette étude a pour objectif d’observer l’effet du sexe dans l’évaluation du danger et de la gravité de la transgression face aux règles routières. Nous avons interrogé 87 enfants de 6ème (47 filles et 40 garçons) par l’intermédiaire de deux échelles de Likert mesurant l’évaluation du danger et la représentation de la gravité de la transgression de 15 comportements de piétons ou de passagers de véhicule. Les résultats montrent une relation plus forte chez les filles entre l’évaluation du danger et l’évaluation de la gravité de la transgression. De plus, le sexe a un effet sur l’évaluation de la gravité de la transgression mais pas sur l’évaluation du danger des situations. Ces résultats amènent à interroger les différences de sexe dans la prise de risque en termes de la conformité à la règle routière.

The paper analyses the process of social construction of the “sexual biography” of a sample of young people from three urban context in the North-West, North-East and South of Italy. The empirical data have been collected into the research project “Sexualty of Italians. Orientations, Values and Behaviours”, led by three research units (Bologna, prof. Barbagli; Padova, prof. Dalla Zuanna; Torino, prof. Garelli) and co-funded by the MIUR for the period 2005-06. The project carries out a survey on a national sample of 3000 people (18-74 years old) and 100 “sexual life-stories” (sexual socialization within the family, at school and in the peer-group; the way people lived body modification during the puberty; the first experiences defined as “sexual”, like kisses, fondling, petting, etc.; the “first time”; one-night stand sezual interactions and the first, the longer and the latter sexual relationship).
The paper analyses 35 interviews with young people (18-34 years old), focusing on two main aspect of their sexual life-stories: the beginning experiences and the account of their “first time”. I adopted a symbolic interactionist approach (Simon, Gagnon 1973; 1987): sexual conduct is led by scripts, pattern of perception, evalutation and action which define “who, what, with whom, where, when, why”. Scripts are made of narrative sequences which represent the rules and the legitimated moves of the sexual game: their “narrative” dimension let people use them to construct not only their action, but also their biography. Scripts work as vocabulary of motives or repertories of strategies of action (Swidler 2001) from which people take symbolic tools to make sense and give direction to their sexual life.
Following Simon e Gagnon (1973), in the analysis we can distinguish three level of scripts: intrapsychic scripts are made of those narrative elements (fantasies, desires, etc.) which let people define a situation as “sexual”; interpersonal scripts are ritualized sequences of actions that shape sexual interaction; cultural scenarios define values, believes and norms that organize sexuality in a given society. Interviews show how social actors use scripts not as strict rules to be enacted, but as repertories of symbolic vehicles (Swidler 2001) to appropriate and combine in order to organize strategies of action. On the one side, at the the beginning of their sexual careers young people follow more traditional scripts, shaped by a double standard (gendered scripts). On the other side, we find processes of negotiation and re-definition of scripts based on almost three cultural logics: the denaturalization of scripts; the reversal or inversion of gendered script; and the convergence to or construction of a common script.

La chute des Talibans et l’arrivée des troupes d’occupation américaines et alliées ont instauré une valorisation officielle du statut de la femme dans une constitution officiellement égalitaire. Celle-ci est contredite dans la réalité par la Chari'ah, mâtinée de droit coutumier qui continue à servir de système à la fois juridique et référentiel.
Néanmoins, depuis cinq ans, des changements pertinents se sont amorcés concernant la perception de soi des jeunes filles. Quatre terrains ont été observés entre décembre 2001 et juin 2006: les camps de réfugiés au Pakistan, ainsi que les villes de Kaboul et à l’Ouest à la frontière de l’Iran, Herat et Farah. Depuis cinq ans, chaque lieu a absorbé sur un mode accéléré des éléments disparates de la modernité indienne, occidentale et iranienne, produits par l’accès à l’instruction, une certaine notion des droits des femmes, les médias globalisés et le miroitement de produits issus d’une consommation mondialisée. Les réfugiés revenant des terres d’exil (en particulier le Pakistan et l’Iran) ont rapporté des façons de faire nouvelles suscitant de lentes transformations et de nouvelles exigences. L’éducation des femmes ainsi qu’un début d’autonomie économique commencent à être perçus comme possibles, voire désirables même dans les contrées les plus reculées comme Farah. Depuis les événements du 11 septembre, chez les jeunes, la mode s’est infiltrée sous la burqa, remplaçant chez les garçons le ’shalwar-kamiz’ par le jean et la chemise serrée. En plus du vêtement, la musique contemporaine et les vidéo-clips servent à créer un sentiment d’un lien générationnel mondialisé dépassant largement le contexte afghan. Les changements ont été plus marquants pour les jeunes filles que pour les garçons qui, in fine, se sentent menacés par l’arrivée des droits pour leurs sœurs ou leurs épouses. Les rapports de couple ont également été affectés puisque le désir d’autonomie de la part de jeunes mariés commence à fissurer les familles élargies qui unissent plusieurs générations sous le même toit, dans les camps de réfugiés comme dans les appartements de Kaboul. C’est ainsi que la jeune génération féminine en particulier s’est mise à questionner les fondements les représentations de genre à la base de la société afghane traditionnelle. Mais parfois l’impossibilité d’appliquer ces changements à la réalité des normes patriarcales exceptionnellement figées, mène au désespoir: c’est ce qui contribue à l’actuelle vague de suicides des jeunes femmes en particulier à l’ouest de l’Afghanistan.

Au sein d’une classe uniquement composée de garçons, en filière professionnelle masculine (Moreau, 2000), sous la responsabilité d’un enseignant d’EPS, l’étude de cas menée tente de mettre en avant diverses masculinités et les stratégies d’interventions de l’enseignant qui en découlent. La séance est organisée autour de l’activité basket-ball selon une succession de matchs à oppositions variées (1/1, 2/2 et 5/5). Cette organisation et ce contexte révèlent un cadre d’analyse favorable à l’étude des masculinités.
La séance a été filmée et les interactions retranscrites in verbatim puis codées. Suite à l’analyse des données d’interactions, un entretien d’autoconfrontation a été mené avec l’enseignant.
Face à des incidents disciplinaires, l’enseignant intervient différemment selon les caractéristiques de l’individu concerné. Ainsi quatre expressions de masculinités, induisant chez l’enseignant des interventions différentes, sont mises en avant: le « hors tâche »; « l’occasionnel »;le « jongleur » ; et le « point d’ancrage ».
L’enseignant perçoit les masculinités selon les rapports de force qu’il peut entretenir avec les élèves et intervient différemment selon leurs caractéristiques et leurs positions décisionnelles au sein de la classe.

RESUMES POSTER SYMPOSIUM 3

La propuesta de esta comunicación consiste en articular la crítica epistemológica sobre la producción de conocimiento en ciencias sociales con el análisis semiótico-material de las construcciones de la masculinidad y la feminidad. ¿Cómo articular una crítica radical que (de)construya los fundamentos dicotómicos: hombre/mujer, ficción/realidad, producción/seducción? ¿es posible pensar en contra de estas dicotomías que dan sentido y coherencia al sistema capitalista moderno? ¿qué relación epistemológica existe entre producción de conocimiento y seducción?

De nombreuses recherches sur la voix ont étudié la compétence des auditeurs à juger le sexe, l’âge, le gabarit… de locuteurs à partir d’échantillons de parole. En revanche, les jugements sur la masculinité et la beauté de la voix sont des thèmes peu étudiés dans la littérature. Nous avons demandé à des auditrices et auditeurs de juger de la beauté et de la masculinité des voix de 26 locuteurs masculins.
Les résultats de notre étude montrent qu’il n’y a pas d’effet du sexe de l’auditeur sur les jugements : les voix appréciées et non appréciées sont les mêmes, celles jugées comme « masculine » ou non aussi. Il n’y a pas de relation entre beauté et masculinité. Les auditeurs des deux sexes utilisent les informations prosodiques pour juger de la beauté des voix. La masculinité est, elle, liée à la hauteur de la voix (voix masculine = voix grave).

La recherche en cours cherche à montrer que les pratiques d’entretien privilégiées par les étudiants s’orientent autour de la musculation et la recherche d’un idéal corporel plus musclé et plus sec alors que celles privilégiées par les étudiantes s’orientent vers la gestion du poids et la recherche d’un corps plus mince et musclé à travers le step, l’aérobic, les abdos-fessiers.
Ces pratiques sont fortement associées à des variations d’estime de soi et un rapport au corps et à l’apparence physique. Ceux ci sont modulées selon le genre et l’appartenance culturelle. Nous essayons aussi de comprendre pourquoi certains individus s’autorisent et d’autres pas, à franchir la barrière des genres et des pratiques stéréotypiquement attachées à un sexe et ceci dans deux cultures différentes (Antilles/Métropole).

À partir de l’étude de manuels « psy » sur le couple, on montrera que l’injonction à l’apprentissage d’une bonne communication entre hommes et femmes participe à une réactivation des inégalités en matière de rapports sociaux de sexe et à une redéfinition desmodèles de féminité et de masculinité. S’appuyant sur les théories en vogue de la psychologie évolutionniste et privilégiant les discours essentialistes sur les différences entre les sexes, ces ouvrages pérennisent sous de nouveaux habillages l’idée que les deux sexes sont irréductiblement différents et que ces différences, naturelles et/ou innées et/ou culturelles, décident en grande partie de leurs comportements et modes de communication. Alors que les hommes continuent à être pensés comme des sujets indépendants les femmes continuent à être vues comme devant soutenir le dialogue et réaliser les efforts conversationnels.